Aides à la recherche 2. Publier sa thèse

Aides à la recherche 2. Publier sa thèse

Aides à la recherche 2. Publier sa thèse

 

Une fois la thèse soutenue, il importe d’en faire connaitre les résultats par une publication.

En effet, si le catalogue SUDOC (https://www.sudoc.abes.fr/cbs/) répertorie bien les thèses, en indiquant les noms des directrices ou directeurs et des membres du jury, et en fournissant souvent un résumé, la consultation des thèses est nettement plus difficile, qu’elles soient encore sur papier, microfiche, ou sous la forme d’un document numérisé. La situation sur ce point s’est nettement détériorée par rapport aux années 1980-1990, quand la bibliothèque d’art et d’archéologie Jacques Doucet recevait de droit un exemplaire des thèses soutenues. En revanche, par ProQuest, les chercheurs français ont accès en deux clics aux thèses en histoire de l’art soutenues dans les universités des États-Unis (et peuvent même les télécharger). Signalons que les travaux inédits réalisés pour l’HDR ne semblent répertoriés nulle part…).

Une première façon d’en divulguer les résultats est de publier un ou deux articles reprenant les principales nouveautés des apports de la thèse, mais cela peut nuire à la publication de l’ensemble du texte. Sa publication nécessite souvent un travail de réécriture, pour intégrer les observations et suggestions du jury, pour faire passer un travail académique en un livre susceptible d’intéresser un public plus large que le cercle des spécialistes du sujet, et surtout pour tenir compte de sa propre évolution par rapport à son travail.

Trouver un éditeur n’est pas chose facile. Quelques maisons d’éditions accueillent dans leurs collections un grand nombre de thèses.

C’est le cas notamment du CTHS (collection Archéologie et histoire de l’art : https://cths.fr/ed/liste.php?monocrit=c&collection=4 ; collection L’art et l’Essai : https://cths.fr/ed/liste.php?monocrit=c&collection=26) et des Presses universitaires de Rennes (PUR, particulièrement la collection Art et Société : https://pur-editions.fr/collection/203) pour des thèses sur toutes les périodes. Généralement, les presses universitaires de l’université où a été soutenue la thèse peuvent éditer la recherche, mais elles ne sont pas toujours habituées à publier des travaux d’histoire de l’art avec des illustrations.

Les autres maisons d’édition publient souvent des recherches dans des domaines ou des périodes spécialisés : Mare&Martin (XIXe siècle, avec la collection Thèse illustrée : https://www.mareetmartin.com/collection/these-illustree) ; les Presses du réel (surtout pour les XXe et XXIe siècles, notamment dans la collection Œuvres en sociétés : https://www.lespressesdureel.com/collection_serie.php?id=13&menu=4) ; les écoles françaises à l’étranger, qui ont généralement une collection spéciale pour publier des thèses ou des monographies (Athènes : https://www.efa.gr/fr/publications/presentation-publications ; Madrid : https://www.casadevelazquez.org/publications/les-collections ; Rome : http://www.publications.efrome.it/opencms/opencms/). Des éditeurs étrangers, comme Brepols, publient également des thèses en histoire de l’art dans leurs collections.

Généralement, ces éditeurs demandent une aide financière. Voici quelques indications pour trouver une aide ou un soutien éditorial à la publication de la thèse.

 

Prix et bourses spécialisés en histoire de l’art

 

  • Prix de thèse L’art et l’essai (INHA- CTHS)

https://www.inha.fr/fr/ressources/publications/collections-imprimees/collection-l-art-l-essai-1.html

Destiné à soutenir les travaux de recherche en histoire de l’art, le prix de thèse L’art et l’essai permet la publication de deux thèses par an aux éditions de l’INHA et du CTHS. Toute thèse en histoire de l’art, de l’Antiquité classique au XXIe siècle, soutenue l’année précédant le prix en France et en français, peut être présentée.

Les thèses peuvent être soumises en l’état, mais devront être remaniées pour répondre aux exigences de la publication : le texte final ne pourra pas dépasser 750 000 signes (espaces, notes, bibliographie et index compris) ; la sélection iconographique n’excédera pas 80 images.

Période d’ouverture du prix : octobre

 

  • Prix Olga Fradiss

https://www.fondationdefrance.org/fr/appels-a-projets-fa/le-prix-olga-fradiss-lance-son-appel-a-candidatures-2023

Créée en 1993, et abritée par la Fondation de France, la Fondation Lucie et Olga Fradiss décerne chaque année plusieurs prix, dans les domaines de la recherche médicale et de l’histoire de l’art. Madame Olga Fradiss a été la directrice du Musée des Beaux-arts d’Orléans.

Le Prix Olga Fradiss a pour vocation de récompenser un jeune auteur, pour le meilleur livre français sur l’histoire de l’art, toutes disciplines et époques confondues, publié au cours de l’année écoulée. Le Prix Olga Fradiss est attribué à l’auteur d’un livre français sur l’histoire de l’art, récompensant ses qualités scientifiques et littéraires ainsi que l’originalité de ses idées.

Depuis l’édition 2023, ce prix annuel est d’un montant de 10 000 euros. Le candidat doit être de nationalité française et âgé de moins de 45 ans.

Date limite de dépôt des dossiers en 2023 : 13 octobre 2023.

 

  • Prix solennel de thèse de la Chancellerie de l’Université de Paris

https://www.sorbonne.fr/la-chancellerie-des-universites-de-paris/v2la-chancellerie-des-universites-de-paris-recompense-lexcellence-universitaire-et-propose-des-prix/les-prix-universitaires/

Les prix solennels récompensent l’excellence de la valeur universitaire et scientifique d’une thèse de doctorat soutenue au cours de l’année civile précédant l’année d’attribution. Ils s’adressent aux étudiants franciliens en droit et sciences politiques, sciences économiques et de gestion, médecine, sciences, pharmacie, lettres et sciences humaines

 

  • Prix Lambert pour la recherche et la publication des thèses en histoire de l’art

https://www.sauvegardeartfrancais.fr/prix-lambert/

La Fondation pour la Sauvegarde de l’art français récompense chaque année un docteur de l’université française pour l’importance et la qualité de ses travaux en histoire de l’art (architecture, arts et patrimoine relevant du domaine français, du Haut Moyen-Âge à la première moitié du XXe siècle). Ce prix scientifique vise à promouvoir les jeunes docteurs de l’université et à faciliter la diffusion des thèses à travers des publications de haute qualité éditoriale.

D’un montant total de 10 000 €, le Prix Lambert se décline en deux parties qui demeurent liées dans le cadre d’un projet éditorial : une récompense au chercheur et une aide à la publication de la thèse qui est versée à l’éditeur après la remise du manuscrit. Le prix est financé par Thomas Lambert, ancien élève de l’École Normale Supérieure et membre du conseil d’administration de la Fondation au titre des amis et mécènes.

 

  • Premio « L’Erma di Bretschneider »

https://www.lerma.it/news/37/premio-lerma-di-bretschneider-xx-edizione-2022-2023

Il contenuto delle opere partecipanti dovrà avere carattere scientifico e riguardare i seguenti argomenti di archeologia: preistoria, mondo classico, oriente, Egitto e medioevo.
Ogni autore potrà partecipare con una o più opere inedite in italiano, tedesco, inglese, francese o spagnolo.
L’autore dell’opera vincitrice del premio avrà l’opera stessa pubblicata in volume da «L’ERMA» di BRETSCHNEIDER
Date de remise des manuscrits : généralement 30 avril de l’année.

 

  • Aide à l’édition de la Société d’étude du XVIIe siècle

https://www.17esiecle.fr/aide-a-ledition/

Un programme d’aide à l’édition est créé par la Société d’étude du XVIIe siècle. Il concerne des ouvrages de toute discipline, en langue française, portant sur la période 1580-1720. Il sera possible de subventionner chaque année trois ouvrages dont au moins une thèse.

Ces ouvrages doivent avoir été acceptés par une maison d’édition, dont l’accord et, si possible, le devis, seront joints à la demande.

Date limite : pour 2023 : 30 juin.

 

  • Prix Bruno Pons – Comité Français d’Histoire de l’Art (architecture/arts décoratifs du XVIIIe siècle)

https://cfha-web.fr/prix-bruno-pons/

Créée en 2009 sous l’égide de la Fondation de France grâce au legs Geneviève Pons, la fondation Bruno Pons décerne tous les deux ans un prix dans le domaine de l’histoire de l’art.

Le Prix Bruno Pons a pour vocation de récompenser, sous la forme d’aide à la publication, une thèse de doctorat traitant de l’architecture et/ou des arts décoratifs en France et de son influence en Europe au XVIIIe siècle, deux domaines dans lesquels Bruno Pons, ancien président de la SHAF, était un chercheur internationalement reconnu.

Le prix est d’un montant d’environ 4500 euros. Il est versé directement à l’éditeur et ne pourra en aucun cas être versé au lauréat.

La date limite est généralement le début du mois de décembre.

 

  • Prix Marianne Roland Michel (pour l’art du XVIIIe siècle)

https://cfha-web.fr/prix-marianne-roland-michel/

En souvenir de Marianne Roland Michel, éminente historienne de l’art, sa famille a fondé un prix devenu biennal depuis 2014.

Le prix est décerné à un ouvrage qui apportera une réflexion originale et ne se contente pas de regrouper une documentation, fût-elle en partie neuve (catalogue, sources d’archives…).
Les manuscrits présentés doivent l’être sous une forme publiable. Tout type de manuscrit peut être reçu ; en ce qui concerne les thèses, elles doivent avoir été remaniées afin que la délibération porte sur des ouvrages aboutis.

Le prix peut être aussi décerné à un ouvrage manuscrit écrit dans une autre langue que le français ou l’anglais pour aider à sa traduction et à sa publication en français ou encore à un livre important paru dans les quinze dernières années et dont la traduction en français comblerait une lacune gênante.
Les manuscrits ne pourront pas être présentés plus de deux fois.

 

  • Prix du musée d’Orsay (XIXe siècle)

https://www.musee-orsay.fr/fr/ressources/ressources-scientifiques/presentation-et-mode-demploi/prix-du-musee-dorsay

Créé en 2006, le Prix du musée d’Orsay récompense tous les ans une thèse d’histoire de l’art portant principalement sur la deuxième moitié du XIXe siècle, en vue d’en permettre la publication. Il est d’un montant de 10 000€, dont 1000 € de prix et 9000 € qui constituent une aide à la publication de l’ouvrage.

Trop peu de thèses, dont certaines constituent des avancées déterminantes pour la connaissance de l’art, connaissent une diffusion publique. Le Prix du musée d’Orsay contribue ainsi à enrichir l’histoire de l’art, comme il renforce les liens entre le musée et les universités dans un soutien commun aux jeunes chercheurs.

 

  • Prix Ary Scheffer (XIXe siècle)

https://comitexix.hypotheses.org/3790

Désireux de récompenser et promouvoir les travaux de chercheurs portant sur le XIXe siècle, le Comité de Liaison des Associations Dix-neuviémistes (CL 19) a créé un prix annuel destiné à couronner une thèse de doctorat ou un mémoire de troisième cycle portant sur le XIXe siècle (1789-1914). Ce prix a été décerné pour la première fois en 2016, dans l’esprit du CL 19, qui réunit sociétés savantes, groupes de recherche, musées, bibliothèques et institutions culturelles concernées par l’étude du XIXe siècle.

Les candidats, de nationalité française ou étrangère, devront avoir soutenu avec succès, au cours des deux années précédant la date de son dépôt auprès du jury, une thèse de doctorat ou un mémoire de troisième cycle rédigé(e) en français et portant sur le XIXe siècle (1789- 1914). Chaque doctorat ou mémoire de troisième cycle ne peut être présenté qu’une fois pour l’attribution du Prix.

 

  • Prix de L’Art-Période – Vincent Lécuyer (XIX-XXe siècle)

https://www.artperiode.fr/aide-%C3%A0-la-recherche

Le Prix récompense une thèse de doctorat en histoire de l’art, soutenue dans les trois ans précédent la candidature portant sur l’époque contemporaine, du romantisme à l’entre-deux-guerres.

L’intégralité des conditions d’éligibilité sont exposées dans le règlement.

 

  • Fondation Giacometti : collection « École des modernités »

https://www.fondation-giacometti.fr/fr/bourse

L’appel à candidatures pour la collection d’ouvrages « École des modernités »
s’adresse à de jeunes chercheurs et chercheuses, dont les travaux portent sur l’art de la période moderne (1905-1960), et qui offrent des perspectives originales en raison du sujet choisi ou de l’angle adopté. Les lauréats ou lauréates verront leur étude publiée sous la forme d’un ouvrage d’environ 90 pages. Ils percevront une rémunération forfaitaire de 800 euros. Les coéditeurs prendront en charge les frais de relecture, d’édition, de distribution et fourniront 30 exemplaires à l’auteur.

 

  • Prix de thèse du Musée du quai Branly-Jacques Chirac

https://www.quaibranly.fr/fr/recherche-scientifique/activites/bourses-et-prix-de-these/prix-de-these/

Le département de la Recherche et de l’Enseignement du musée du quai Branly – Jacques Chirac souhaite encourager et soutenir les travaux de recherche dans les domaines des arts occidentaux et extra-occidentaux, des patrimoines matériels et immatériels, des institutions muséales et de leurs collections, de la technologie et de la culture matérielle. Les disciplines concernées sont l’anthropologie, l’ethnomusicologie, l’histoire de l’art, l’histoire, l’archéologie, les arts du spectacle et la sociologie.

À cette fin, deux prix de thèse pour aide à la publication d’un montant total de 8 000 euros sont attribués chaque année à deux thèses de doctorat qui se distinguent par leur intérêt scientifique et leur originalité.

 

  • Prix de thèse « Valois »

https://www.culture.gouv.fr/Nous-connaitre/Decouvrir-le-ministere/Histoire-du-ministere/Evenements/Recherche/Prix-de-these-Valois-Jeunes-chercheuses-et-chercheurs

Créé en 2017, ce prix distingue des thèses de doctorat pour leur qualité, leur originalité et leur apport essentiel aux politiques culturelles du ministère de la Culture. Quelles que soient les disciplines et les champs culturels (patrimoines, création, médias et industries culturelles), les recherches doivent porter sur tous les aspects de ces politiques publiques : institutions, professions, socio-économie de la culture. Elles peuvent aborder les questions d’accès à la culture, de transmission et de cohésion sociale et situer les politiques culturelles dans l’ensemble des politiques publiques en faveur du développement durable des territoires.

Ce prix, qui est une aide à la publication, récompense trois thèses portant sur les politiques culturelles ainsi définies. Le montant attribué à chacune des thèses primées s’élève à 8 000 euros.

 

Aides non liées directement à une thèse

 

Certains prix trop liés à une période particulière ou à des sujets très précis (prix Robert Delavignette décerné par l’Académie des Sciences d’outre-mer) ne sont pas cités ici, d’autant plus qu’ils ne concernent pas spécifiquement l’histoire de l’art.

De plus, chaque université a généralement des prix pour aider la publication des thèses soutenues en son sein (Paris Sciences Lettres semble en avoir distribués jusqu’en 2020) et il est toujours bon d’interroger l’école doctorale où l’on a effectué sa recherche. La Chancellerie de Paris distribue un « prix solennel de thèse » pour les thèses soutenues dans les institutions franciliennes.

Hors de Paris, les académies locales ou sociétés savantes ont souvent des prix ou des aides. C’est le cas, par exemple, de l’Académie des Sciences, Arts, Belles-Lettres de Dijon ou de la Société archéologique du Midi de la France.

Il ne faut pas négliger également certaines bourses ou prix hors de France comme le Wolfgang Ratjen Award for Early Career Research in the Graphic Arts (https://www.zikg.eu/fellowships/internationale-foerderpreise/wolfgang-ratjen-preis).

Une mention spéciale doit être accordée aux prix donnés par l’Institut, qui récompensent parfois des thèses publiées.

 

Prix de l’Institut

 

– Académie française

Le prix le plus fréquemment décerné pour une publication en histoire de l’art est le prix Eugène-Carrière :

https://www.academie-francaise.fr/prix-eugene-carriere

Pour la Renaissance, il existe aussi le prix Monseigneur Marcel, destiné à l’auteur d’un ouvrage consacré à l’histoire philosophique, littéraire ou artistique de la période :

https://www.academie-francaise.fr/prix-monseigneur-marcel

 

– Académie des Inscriptions et Belles-Lettres

Les prix récompensent généralement des travaux portant sur les périodes anciennes (de l’archéologie au Moyen-Âge) ou des aires culturelles extra-européennes.

https://aibl.fr/wp-content/uploads/2022/12/Tableaux-des-Prix-Medailles-et-Subventions-de-lAIBL-en-2023.pdf

 

– Académie des Beaux-Arts

https://www.academiedesbeauxarts.fr/ouvrages-dart

Trois prix récompensent des ouvrages d’histoire de l’art (appelés sur le site « ouvrage d’art »).

Le Prix Paul Marmottan, d’un montant de 2500 euros, récompense chaque année un ouvrage consacré à l’art.

Le Prix Bernier d’un montant de 7000 euros récompense chaque année un ouvrage consacré à l’art.

Le Prix du Cercle Montherlant – Académie des beaux-arts récompense chaque année un ouvrage d’art de langue française. Doté d’un montant de 10 000 euros, la dotation du prix est répartie depuis 2016 entre l’auteur (8000 euros) et l’éditeur (2000 euros).

 

Olivier Bonfait, 18 mai 2023.