Retours sur le 36e congrès du CIHA

Retours sur le 36e congrès du CIHA

36e congrès du Comité International d’Histoire de l’Art
Matière Matérialité
Centre de congrès de Lyon, 23-28 juin 2024

 

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

 

Complet succès pour le 36e congrès du CIHA, organisé sous l’égide du Comité français d’histoire de l’art, dans un partenariat entre le CFHA, l’Institut national d’histoire de l’art (INHA), l’Université Lumière Lyon 2 et le Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes (LARHRA CNRS UMR 5190).

 

L’événement a accueilli à Lyon du 23 au 28 juin 2024 près de 1800 personnes venant de 60 pays
différents. Dans les espaces lumineux et conviviaux du Centre des congrès de Lyon conçu par Renzo
Piano, chaque jour, environ 1000 participants étaient présents pour assister aux sessions, grandes
conférences, ateliers ou feuilleter des ouvrages dans le salon du livre. Les images des temps forts de
cette manifestation sont accessibles à la page « Photos » du site internet qui s’enrichira régulièrement
dans les semaines à venir.

Le thème retenu pour le congrès, Matière Matérialité, intéresse la conception, la production, l’interprétation et la conservation des œuvres d’art de toutes les cultures et de toutes les époques et inclut les questions environnementales et sociétales de notre temps.

 

93 sessions étaient proposées (le nombre de sessions le plus élevé dans un congrès du CIHA) soit plus de 300 heures d’interventions et de discussion et donc l’équivalent d’un mois et demi de colloque !
Les sessions ont porté sur des sujets très variés, des questions de restauration et de sauvegarde, des études sur les œuvres immatérielles, ou sur des enjeux artistiques de choix de matériaux et concernaient tous les types d’artefacts et de patrimoine, de tous les continents.
Le congrès a été aussi l’occasion de réflexions et de discussions sur le patrimoine et la guerre, avec une session spécialement orientée sur le patrimoine en Ukraine. Un autre moment important a été la session consacrée au marché de l’art contemporain (organisée par Artprice by Artmarket).
Plusieurs personnalités à la pointe de la recherche dans les sciences humaines, l’anthropologie et l’histoire de l’art (Georges Didi-Huberman, Tim Ingold, Gabriela Siracusano, Monika Wagner) ont donné des conférences (keynotes) attentivement suivies et qui ont suscité de vifs échanges. Des artistes sont venus partager leur approche de la matière et de la matérialité (Sheela Gowda, Inde, Jefferson Pinder, USA).

L’ambition ouverte sur les différentes cultures et pluridisciplinaire du congrès a été reconnue internationalement : Orhan Pamuk, prix Nobel de littérature, président du comité d’honneur du congrès, a ouvert celui-ci avec une brillante conférence inaugurale.

Le salon du livre, avec 44 exposants (grandes maisons d’éditions, revues plus spécialisées) et la participation active de la libraire de Lyon L’œil cacodylate, a été un lieu vivant, où des centaines de personnes venaient chaque jour se tenir au courant de l’actualité éditoriale en histoire de l’art et dans le patrimoine. Une quarantaine d’événements (signature, présentations d’ouvrages, rencontres) y ont été organisés.
Parallèlement, grâce à de nombreux partenariats avec des institutions lyonnaises et régionales, un ample programme culturel était proposé, avec vingt-et-une visites guidées de musées, de monuments historiques et de lieux culturels durant la semaine.
Le vendredi 28 juin 2024, dernier jour du congrès, huit excursions d’une journée ont permis de découvrir le patrimoine architectural et culturel de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Ces moments de confrontation avec la matérialité des biens culturels ont ainsi été l’occasion de créer des liens entre monde académique et milieux de la conservation et de la restauration, et de faire prendre conscience de diverses réalités du patrimoine, immatériel ou matériel …
Enfin le congrès a été un temps de structuration de la discipline, avec l’élection d’un nouveau bureau pour le Comité International d’Histoire de l’Art (et d’une nouvelle secrétaire scientifique en la personne de France Nerlich) et des ateliers sur les revues ou les recherches de provenance.
Il a été aussi l’occasion pour le CFHA de publier un ouvrage de réflexion sur soixante ans de la discipline en France, HistoireS de l’art en France. 1964-2024. Lieux, questions défis.

Grâce aux partenariats noués avec les musées publics et privés de la métropole, de nombreux moments de convivialité proposés à l’ensemble des congressistes ont favorisé les échanges tout au long de ces six jours : depuis le dîner-performance de Daniel Spoerri au Musée d’art contemporain de Lyon (sous la houlette du chef étoilé Jérémy Galvan), en passant par la soirée au Musée des Beaux-arts (devant Poussin avec Pierre Rosenberg, de l’Académie française ou devant des œuvres restaurées de l’exposition Connecter les mondes), ou encore la grande soirée au Musée l’Organe – La Demeure du Chaos et siège d’Artprice, et enfin une soirée festive de clôture au macLYON. D’autres réceptions,
proposées sur invitation (organisées par l’École du Louvre, la Getty Foundation, le Musée d’Orsay) ont offert des temps de rencontres informelles en particulier pour les boursiers qui ont bénéficié du soutien des fondations et institutions internationales.
En effet, à ce temps fort pour l’histoire de l’art et le patrimoine ont pu participer des chercheuses et de chercheurs de l’ensemble des continents. Afin de favoriser l’égalité des échanges, les organisateurs du congrès avaient tenu à ce que le congrès se tienne en présence et non sur un mode hybride. Plus de 150 bourses ont été proposées afin de permettre aux intervenants en provenance de régions du monde moins favorisées de pouvoir participer au congrès (16 chercheurs et chercheuses d’Argentine,
7 d’Inde, 6 d’Ukraine et autant du Brésil, par exemple). Ces bourses ont également permis de soutenir la participation de la jeune recherche, tant en France qu’à l’étranger, avec des étudiantes et étudiants en master ou doctorat.
Le thème retenu favorisait une très grande diversité professionnelle : les chercheurs et universitaires du monde entier ont pu échanger avec des responsables du patrimoine, des restaurateurs et des conservateurs de collections de tout ordre (en plus des différents musées de Lyon, le Musée d’Orsay, le Musée du Louvre, The John P. Getty Museum, le Museu das Culturas Indígenas de São Paulo, le Center for Contemporary Art de Pékin…). Le brassage des générations, la diversité des langues et le respect de la parité ont permis une forte inclusion collective de toutes les communautés, culturelles géographiques ou professionnelles.

Ce 36e congrès du CIHA a donc permis de réaffirmer la nécessité des grandes rencontres internationales de la communauté, surtout après la pandémie.

Rappelons que la première édition eu lieu à Vienne en 1873, il y a plus de 150 ans et que la dernière édition en France remonte à 1989. Ces congrès ont souvent marqué l’histoire de l’art et l’histoire de la conservation et de l’étude du patrimoine, en développant de nouveaux concepts de thèmes structurants de l’histoire de l’art. Depuis le tournant « global » amorcé lors du congrès de Melbourne en 2008, le CIHA n’a eu de cesse de promouvoir une histoire de l’art moins eurocentrée et plus attentive aux diversités linguistiques,
économique et thématiques. De ce point de vue, l’édition lyonnaise a franchi un nouveau cap par son ampleur internationale et son inclusivité.
La dynamique impulsée se poursuivra sans nul doute lors du prochain congrès en 2028, à Washington, sur le thème de la souveraineté piloté par Paul B. Jaskot (Duke University) et Steven Nelson (The Center, National Gallery of Art, Washington).
Le succès de ce congrès repose sur un long travail préparatoire et sur la mobilisation d’une large communauté. Les premiers préparatifs remontent à 2017, quand l’Université Lyon 2 et le LARHRA ont proposé la candidature lyonnaise et le thème Matière Matérialité pour le 36e congrès du CIHA, proposition qui fut tout de suite soutenue par le CFHA. En 2019, une convention a permis de formaliser la convention de partenariat entre les quatre partenaires organisateurs (CFHA, INHA, Lyon 2, LARHRA).
Plusieurs comités ont été mis en place pour assurer sa réalisation. Le comité de direction (CODIR), constitué de France Nerlich (INHA), Laurent Baridon et Sophie Raux (Université Lyon 2 – LARHA) et de Judith Kagan (ministère de la Culture et CFHA), a œuvré quotidiennement à la mise en œuvre de l’évènement, avec l’assistance de Mathieu David, chargé de projet, et de Coralie Guillaubez, secrétaire scientifique. Le CODIR a été accompagné par un comité de pilotage, présidé par Olivier Bonfait, président du CFHA, et a été conseillé par un comité scientifique international pour l’élaboration du thème et du programme scientifique.
Un comité d’organisation, présidé par Damien Delille (Université Lyon 2), a été monté avec les partenaires lyonnais pour la mise en œuvre du programme culturel. La mobilisation de plus d’une centaine de bénévoles sous la houlette de Lynda Degouve de Nuncques a permis le bon déroulement du congrès tout au long de la semaine. Le salon du livre avait pour commissaires Olivier Bonfait, Dominique de Font-Réaulx et Sophie Raux, assistés de Turner Edwards.
Un tel événement mondial implique un budget important de plus de 800 000 euros dont 250 000 euros fléchés pour les bourses de mobilité. Le trésorier du CFHA, Michaël Vottero, a été fortement sollicité pour gérer différents fonds. La société Live! by GL Events a assuré la gestion matérielle de l’événement.
La Direction générale des patrimoines et de l’architecture du ministère de la Culture a soutenu le projet, et l’INHA a été d’un support constant et efficace. Les organisateurs tiennent à remercier les nombreux mécènes institutionnels et privés qui les ont accompagnés (voir liste jointe). Sans ce mécénat, le congrès n’aurait pu avoir lieu !

Ce 36e congrès du CIHA a donc été un événement scientifique fort, ainsi qu’une véritable fête pour l’histoire de l’art et les sciences du patrimoine.
Rappelons pour finir que les biens artistiques et culturels constituent un patrimoine pluriel, commun et universel. Ce sont des objets d’étude, de délectation et de partage à faire connaitre dans un esprit d’échange sans aucune forme d’exclusion. Ce fut aussi l’un des enjeux du 36e congrès du CIHA.

 

Olivier Bonfait président du Comité français d’histoire de l’art
Le comité de direction du 36e congrès du CIHA
Laurent Baridon, Judith Kagan, France Nerlich, Sophie Raux

 

CIHA-Lyon-2024@cfha-web.fr

Site internet du 36e congrès du CIHA Lyon 2024 : https://www.cihalyon2024.fr/en/

Compte LinkedIn : https://www.linkedin.com/company/36th-ciha-congress-lyon-2024/

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