28 mars 2021
dans
Actualités
Les débats du CFHA
Lundi 29 mars 2021 – 18h30 – 20h.
Des statues indéboulonnables ? Les cycles de vie de monuments.
TABLE RONDE (18h30-20h) organisée par Olivier Bonfait, modérée par Claire Barbillon.
avec la participation de Clarisse Fava-Piz, Cécile Fromont, Christelle Lozère,
Dorcy Rugamba et Dominique Taffin.
Revenant sur des événements récents de déboulonnage ou de dégradation de statues, mais cherchant à les contextualiser et à les inscrire dans des pratiques plus anciennes, cette table ronde est organisée pour comprendre les enjeux passés et présents des monuments publics par le Comité français d’Histoire de l’Art .
Sans revenir sur le temps long de l’iconoclasme, déjà évoqué récemment dans d’autres discussion, cette discussion commencera par rappeler les circonstances de la commande publique au XIXe siècle comme au XXIe siècle, et les réactions provoquées par les images de l’autre dans l’espace public dès l’érection de statues, qui par leur inscription dans l’espace public, deviennent des monuments. Il interrogera ensuite les régimes de ces statues (la part de l’artistique, du mémoriel et de l’histoire), et leurs évolutions ainsi que les valeurs actuelles données à ces statues, jugées porteuses d’une certaine histoire.
Le CFHA organise cette table ronde dans une fin de débat public, sans parti pris, pour aboutir à une meilleure information sur le pourquoi de ces monuments publics, sur les conséquences de leur mise à l’écart, voire de leur destruction ou sur les conditions de leur préservation et la possibilité de leur intégration dans un patrimoine, mais sous un nouveau régime.
Pour visionnner le débat, cliquez sur ce lien
Pour consulter la revue de presse (mai 2020-mars 2021), cliquez ICI
Les participants à la table ronde :
- Claire Barbillon, Directrice de l’École du Louvre
Claire Barbillon a été professeur d’histoire de l’art contemporain à l’université de Poitiers entre 2014 et 2017. Elle a auparavant exercé comme maître de conférences dans les universités de Paris-Nanterre et Bordeaux Michel-de-Montaigne ainsi que comme directrice des études de l’École du Louvre. Spécialiste d’histoire de la sculpture du XIXe siècle et d’histoire de l’histoire de l’art, elle a publié un essai consacré à une forme de la sculpture parfois négligée : Le relief au croisement des arts du XIXe siècle (Paris, Hazan, 2014) et a collaboré à la constitution d’une base de données portant sur la statuaire publique des XIXe et XXe siècles : A nos grands hommes, en ligne depuis 2018 sur le site du musée d’Orsay.
- Clarisse Fava-Piz, University of Pittsburgh
Clarisse Fava-Piz est doctorante dans le département d’histoire de l’art et d’architecture à l’Université de Pittsburgh, où elle poursuit sa thèse intitulée « Sculpting Beyond Borders : Local Identity and Transnational Mobility in the Age of Rodin » sous la direction de Pr. Kirk Savage. Titulaire d’un master en histoire de l’art à l’Université Paris Ouest Nanterre-La Défense en 2012, elle a été boursière à l’Institut National d’Histoire de l’Art (INHA), Paris ; à la National Gallery of Art, Washington D.C. ; et au Getty Research Institute, Los Angeles. Sa recherche a été soutenue par la Casa de Velázquez, le Smithsonian American Art Museum, le Center for Curatorial Leadership, et la Andrew W. Mellon Foundation.
- Cécile Fromont, professeure associée, Université de Yale, chercheuse résidente à l’IEA, Paris
Cécile Fromont est professeure associée au département d’histoire de l’art de l’université de Yale. Ses écrits et son enseignement portent sur la culture visuelle, matérielle et religieuse de l’Afrique et de l’Amérique latine, avec un accent particulier sur le début de la période moderne (vers 1500-1800) et sur le monde atlantique lusophone. Sonlivre, Christian Visual Culture in the Kingdom of Kongo a été traduit en français par Les Presses du Réel en 2018. Elle est l’éditrice du volume Festivals afro-catholiques dans les Amériques : Performance, Representation, and the Making of Black Atlantic Tradition publié en 2019. Elle est actuellement chercheuse en résidence à l’Institut d’Études Avancées de Paris pour un projet intitulé : Liés par la création : Échanges matériels et esthétiques entre l’Afrique et l’Europe à l’époque de la traite des esclaves.
- Christelle Lozère, maître de conférences, Université des Antilles
Christelle Lozère est maître de conférences en histoire de l’art à l’Université des Antilles (LC2S) et responsable de la licence histoire. Sa thèse sur les expositions coloniales (Bordeaux III) a reçu le prix du Musée d’Orsay 2011. Ses travaux de recherches portent sur l’histoire de l’art de la Caraïbe française en contexte colonial XVIIIe-XXe siècles. Elle coordonne le projet Monde(s) en mutation de la FMSH et celui des « Rendez-vous numériques avec l’histoire de l’Art des Antilles », carte blanche de l’INHA 2021. Elle est chercheuse invitée à l’INHA en 2021 et au Clark Art Institute en 2022.
- Dorcy Rugamba, directeur artistique de Rwanda Arts Initiative
Metteur en scène, acteur et dramaturge rwandais, Dorcy Rugamba est le Directeur artistique de Rwanda Arts Initiative. Installé entre Bruxelles et Kigali, il est l’auteur « Bloody Niggers! » une fresque sur la violence coloniale et les décolonisations en Afrique, produite par le Théâtre National de Belgique en 2007 et des « Restes suprêmes » un spectacle sur les œuvres du patrimoine africain contenu dans les Musées européens, crée en mars 2020 au Théâtre National de Belgique.
Après avoir collaboré avec Aberahmane Sissako pour la mise en scène de l’opéra « Le Vol du Boli » au Théâtre du Châtelet à Paris, en novembre 2020 il travaille actuellement sur un opéra portant sur l’Histoire générale de l’Afrique qui sera présentée en première à Rabat, au Maroc dans le cadre de la première Capitale africaine de la Culture.
- Dominique Taffin, directrice de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage
Archiviste-paléographe, Dominique Taffin est directrice de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage. Elle conjugue une longue expérience dans les archives et dans les musées, avec un accent fort sur le passé et le patrimoine coloniaux : aux Archives d’outre-mer (1985-1992), au musée national des Arts d’Afrique et d’Océanie (1992 à 2000), puis aux Archives de la Martinique (2000-2019). Elle a organisé une douzaine d’expositions et de colloques, depuis celui, pionnier en France, intitulé « Du musée colonial au musée des cultures du monde » en 1998.